L’intégration d’employés ayant un trouble du spectre de l’autisme : les trois facteurs de succès selon Desjardins

De gauche à droite : madame Marianick Fagnou, messieurs Michel Lacroix et Christian Gauthier

Aujourd’hui l’un des plus importants groupes financiers au Canada, Desjardins est toujours resté fidèle à la philosophie et aux valeurs de son fondateur : contribuer au mieux-être des individus et des collectivités. Dans cette optique, Desjardins porte également une attention particulière aux initiatives sociales et aux stratégies innovatrices. La coopérative a procédé, en moins de deux ans, à l’embauche de quatre personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) dans des postes spécialisés et à haut rendement en technologie de l’information.

Des employés compétents et à leur juste place
« Il y a un an et demi, nous avons engagé madame Mélanie Lessard comme technicienne pour rejoindre l’équipe de surveillance et sécurité chez Desjardins. Quelques semaines après, monsieur Sébastien Tremblay est entré au service de téléphonie et télécommunication pour occuper un poste de technicien en exploitation des systèmes et des infrastructures TI. Ils ont désormais tous les deux une permanence basée sur leur performance et nous sommes extrêmement satisfaits de la qualité de leur travail » témoigne madame Marianick Fagnou, directrice centre conseils en ressources humaines.

Avoir une culture inclusive a toujours été une priorité pour Desjardins. Après avoir étudié le potentiel et la faisabilité d’embaucher des personnes ayant un TSA , le service des ressources humaines s’est adressé à Action main-d’œuvre inc.[1] (AMO) pour l’aider à trouver des candidats ayant de fortes compétences en informatique. « Mélanie avait un CV très intéressant et un bac par cumul en cybersécurité. C’était exactement le type de profil que l’on recherchait. Et il faut dire qu’il est assez rare de trouver des personnes spécialisées dans ce domaine! » fait remarquer monsieur Christian Gauthier, directeur, cybersécurité défensive et analytique.

Lorsqu’ils sont affectés à des postes qui cadrent efficacement avec leurs intérêts, les personnes ayant un TSA peuvent exceller et souvent dépasser les attentes des employeurs. Diplômé en finances et administration, monsieur Tremblay a vu son poste évoluer rapidement vers l’analyse, le jugement et l’interface client interne. Dans le cadre de ses fonctions de directeur principal sécurité et télécommunications, monsieur Pierre Rochette interagit régulièrement avec monsieur Tremblay : « Cet employé réalise un travail d’une qualité extraordinaire. Il ne fait jamais d’erreur. »

Le soutien indispensable d’Action main-d’œuvre
Madame Sonia Roy, conseillère en emploi chez AMO, a répondu à l’ensemble des attentes de l’employeur en présentant des profils répondants parfaitement aux critères d’embauche des gestionnaires de Desjardins et en offrant son soutien pour adapter les canevas d’entrevue. « En plus de nous présenter d’excellentes candidatures, madame Roy a fait un travail d’accompagnement essentiel sur tous les plans. Sans son intervention, je ne sais pas si on aurait réussi aussi bien » souligne madame Fagnou.

Une semaine avant l’arrivée des candidats, madame Roy est aussi venue rencontrer les équipes afin que les employés en place puissent poser des questions, aborder les tabous, les stéréotypes et les appréhensions. Pour monsieur Michel Lacroix, gouvernance des services de téléphonie et télécommunications, cette étape est essentielle et participe à la réussite de l’embauche inclusive. « Une fois que tout cela a été tablé, l’équipe s’est sentie prête et on a foncé. »

Le mentorat, la clé d’une embauche inclusive réussie
Selon monsieur Lacroix, les trois facteurs de succès d’une bonne intégration des employés TSA reposent d’une part sur l’encadrement et le support d’un conseiller en emploi, mais également sur la maturité des équipes de travail et sur l’instauration d’un mentorat. « Si ces trois prérequis ne sont pas réunis, il y a peu de chance que cela fonctionne. Je ne suggérerai jamais à un gestionnaire de prendre un employé avec un TSA s’il n’a pas atteint une certaine maturité avec son équipe » confit-il.

Dans l’équipe de monsieur Lacroix, 8 employés sur 27 se sont proposés pour accompagner Sébastien et s’offrir comme son mentor. « Ce soutien personnalisé a favorisé significativement son intégration mais aujourd’hui, il n’en a besoin que de façon très occasionnelle. Cela prouve que c’est une technique qui a bien fonctionné » soutient-il.

Suite à ces intégrations positives, Desjardins est incontestablement prêt à réitérer ce type de processus d’embauche inclusive. Finalement, l’équipe de gestionnaires souligne que cette stratégie amène l’employeur à modifier son schème de pensée et ne plus considérer un poste de travail comme étant un élément figé mais modulable et évolutif.

Le programme pancanadien Prêts, disponibles et capables est une initiative de l’Association canadienne pour l’intégration communautaire (ACIC), en partenariat avec l’Alliance canadienne du trouble du spectre de l’autisme (ACTSA). Il vise à accroître la participation au marché du travail des personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme en concertation avec les partenaires du marché du travail, les employeurs et les organisme d’employabilité, d’un océan à l’autre. (http://pretsdisponiblesetcapables.ca)

Le service spécialisé Action main-d’œuvre est une corporation à but non lucratif qui a pour mission d’actualiser l’intégration socioéconomique de personnes ayant des limitations intellectuelles ou un trouble du spectre de l’autisme.